COVID-19 fait référence à des virus à longue évolution et à symptômes persistants (syndrome post-covid)
À propos
La présence de symptômes de la COVID‑19 pendant des semaines ou des mois après le rétablissement initial des personnes infectées porte le nom de syndrome post-COVID‑19, ou COVID longue.
Le syndrome post-COVID‑19 peut se manifester chez certaines personnes après l’infection par le virus. Vous pouvez avoir le syndrome post-COVID‑19 dans les cas suivants :
- si vous avez été hospitalisé ou avez eu besoin de soins intensifs pendant votre rétablissement
- si vous avez eu une infection légère ou grave avec des symptômes ou même une infection légère sans symptômes
Vous pouvez présenter des symptômes même si vous n’avez pas officiellement subi un test de dépistage et reçu de diagnostic de COVID‑19. Cela peut être attribuable à la capacité limitée de dépistage au début de la pandémie.
Le syndrome post-COVID‑19 n’est pas la COVID‑19. Les symptômes peuvent être très différents de ceux de l’infection initiale. Il s’agit des effets à plus long terme de la COVID‑19.
Le syndrome peut se manifester chez les adultes comme chez les enfants.
Selon Simon Décary, chercheur au Laboratoire de recherche sur la réadaptation axée sur le patient de l’Université de Sherbrooke, qui étudie le phénomène de la COVID longue
, le nombre de personnes souffrant est grand et nécessite davantage d’attention. Des fois, je passe pour un alarmiste, mais c’est une nouvelle maladie chronique en émergence.
Le syndrome post-COVID‑19 n’est pas la COVID‑19.
Les symptômes peuvent être très différents de ceux de l’infection initiale.
Comment définir le syndrome post-COVID-19?
Peut-être la seule certitude est qu’il existe désormais une définition médicale au syndrome post-COVID-19. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), une personne doit présenter des symptômes qui persistent au moins trois mois et qui ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic.
Le syndrome peut survenir quelle que soit la gravité initiale de l’infection. Les symptômes peuvent apparaître après un rétablissement initial (généralement après trois mois) ou peuvent n’être jamais disparus après une infection initiale. Les symptômes peuvent également fluctuer ou réapparaître au fil du temps.
On estime que 80 % des personnes atteintes sont des femmes. La plupart ont entre 35 et 69 ans.
Toutefois, on ne sait pas avec certitude qui est le plus à risque de développer une affectation post-COVID-19.
Certaines personnes ont un symptôme, d’autres en ont des dizaines. Il n’y a pas de nombre minimal de symptômes requis pour un diagnostic de syndrome post-COVID-19. Et la sévérité varie grandement d’une personne à l’autre.
Par exemple, au Royaume-Uni, la fatigue est le symptôme le plus courant signalé par les individus (54 %), suivi de l’essoufflement (36 %), de la perte d’odorat (35 %) et des difficultés de concentration (28 %).
De plus, de nombreux patients, malgré leurs symptômes, obtiennent des bilans sanguins normaux. Malheureusement, souvent, ça ne paraît pas sur des tests laboratoires traditionnels. Beaucoup des symptômes sont invisibles. Ça ne veut pas dire que ce n’est pas là.
De plus, de nombreux patients, malgré leurs symptômes, obtiennent des bilans sanguins normaux.
Beaucoup des symptômes sont invisibles.
Quels organes sont affectés?
Par ailleurs, de plus en plus d’études montrent à quel point la COVID-19 endommage divers organes.
Selon une étude américaine portant sur plus de 150 000 patients infectés, publiée la semaine dernière dans la revue Nature Medecine(Nouvelle fenêtre), les personnes qui ont contracté la COVID-19 ont un risque augmenté de 55 % de développer un trouble cardio-vasculaire dans l’année qui suit l’infection.
Plus précisément, les personnes touchées étaient 72 % plus susceptibles de souffrir d’une maladie coronarienne, 63 % plus susceptibles de subir une crise cardiaque et 52 % plus susceptibles d’avoir un accident vasculaire cérébral.
De plus, le risque était élevé même pour ceux qui avaient moins de 65 ans et qui n’avaient pas de facteurs de risque, comme l’obésité ou le diabète.
Des chercheurs de l’Université Laval ont montré que le SRAS-CoV-2 provoque des microlésions au cerveau chez certains patients.
Un rapport des CDC(Nouvelle fenêtre) aux États-Unis a dévoilé que les enfants infectés par la COVID-19 ont 2,5 fois plus de risques de développer un diabète de type 1. Pour les enfants prédisposés, le virus peut déclencher un processus immunitaire qui endommage le pancréas.
C’est pour toutes ces raisons que la Dre Falcone ne recommande pas du tout d’être infecté sciemment par la COVID-19 dans l’espoir d’obtenir une certaine immunité.
Qu’est-ce qui cause le syndrome post-COVID-19?
Une théorie est que la COVID-19 cause une puissante réaction immunitaire qui est incapable de s’arrêter et provoquerait de nombreux symptômes. Par exemple, on suspecte qu’une infection initiale, même bénigne, peut causer une neuro-inflammation importante et pourrait être la cause du brouillard cérébral vécu par de nombreux patients.
On croit aussi que des restes du virus ou du matériel génétique du virus pourraient subsister dans le corps après l’infection initiale et continuer de causer une réaction inflammatoire dans plusieurs organes.
On suspecte également les auto-anticorps de jouer un rôle. Le système immunitaire attaquerait l’organisme comme il le fait dans le cas de certaines maladies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde.
Une autre étude révèle que des microcaillots se forment dans le sang des patients qui ont une infection aiguë de la COVID-19 et chez ceux qui ont la COVID-19 de longue durée.
Dans le sang des patients atteints de COVID longue
, les microcaillots résisteraient aux processus fibrinolytiques du corps, qui permettent aux caillots de se décomposer.
Ces microcaillots empêcheraient les cellules de recevoir suffisamment d’oxygène (hypoxie cellulaire). Cette hypoxie pourrait être au cœur des nombreux symptômes. Ces chercheurs croient que des traitements comme les régimes antiplaquettaires et anticoagulants seraient à envisager.
Ils ont aussi découvert que des molécules inflammatoires sont piégées parmi ces microcaillots, rendant leur détection avec des tests de laboratoire traditionnels difficile à faire.
Enfin, une étude dans la revue Cell établit quatre facteurs qui augmentent le risque de développer une affectation post-COVID-19, particulièrement chez les patients avec des symptômes initiaux sévères.
Le premier est le niveau d’ARN du coronavirus dans le sang (charge virale) au début de l’infection. Le deuxième est la présence de certains auto-anticorps, des anticorps qui attaquent par erreur les tissus de l’organisme, comme c’est le cas dans des maladies auto-immunes. Le troisième serait la réactivation du virus d’Epstein-Barr qui infecte la majorité de la population à l’enfance avant de devenir inactif. Le quatrième serait le fait d’avoir un diabète de type 2.
Quels sont les symptômes du « COVID longue »?
Adultes
Le syndrome post-COVID‑19 peut se manifester de différentes façons. Les symptômes les plus courants observés chez les adultes sont les suivants :
- fatigue
- essoufflement
- troubles du sommeil
- troubles de mémoire
- anxiété et dépression
- douleur et inconfort en général
- difficulté à réfléchir ou à se concentrer
- trouble de stress post-traumatique (TSPT)
Par exemple pour le Canada :
Il a été signalé plus de 100 symptômes ou difficultés à effectuer des activités quotidiennes. Environ 80 % des adultes ont signalé au moins 1 symptôme à court terme (4 à 12 semaines après leur infection initiale par la COVID‑19).
Environ 60 % ont signalé au moins 1 symptôme à long terme (plus de 12 semaines après leur infection initiale par la COVID‑19). Enfin, 10 % ont déclaré qu’ils étaient également incapables de retourner au travail à long terme.
Enfants
Les symptômes les plus courants observés chez les enfants sont les suivants :
- fatigue
- maux de tête
- perte de poids
- troubles du sommeil
- douleurs musculaires
- congestion ou écoulement nasal
- difficulté à réfléchir ou à se concentrer
Par exemple pour le Canada :
Environ 58 % des enfants présentaient au moins un symptôme quatre semaines ou plus après leur infection initiale par la COVID‑19.
Ces symptômes peuvent être bénins ou graves; ils peuvent parfois disparaître et se manifester à nouveau. Certains patients ont signalé qu’un effort excessif (mental et physique) peut aggraver leur état.
L’utilisation de ce programme est particulièrement importante pour la récupération après des maladies respiratoires, virales et infectieuses récentes.
Notamment pour la récupération du fonctionnement correct de l’ensemble de l’organisme.
Sources :
- https://www.canada.ca/
- https://www.ameli.fr/
- https://ici.radio-canada.ca/